Un réseau de compétences pour la transition énergétique,
climatique et environnementale de l'agriculture

en région Provence-Alpes-Côte d'Azur !

brûlage-végétaux-768x576

Quelles sont les bonnes pratiques pour cultiver un air de qualité ?

Zoom sur le brûlage à l’air libre et les émissions ammoniacales

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 47% de la population est exposé à des concentrations de particules PM10 supérieures aux normes sanitaires, et 85% des émissions d’ammoniac régionales provient de l’agriculture. En mai 2018, la France a été envoyée devant la Cour de Justice de l’UE pour non-respect des normes de qualité de l’air ! La réglementation interdit le brûlage de végétaux à l’air libre. Les dérogations sont amenées à disparaître, y compris pour les agriculteurs.

Part de l’agriculture dans la pollution atmosphérique liée aux particules et à l’ammoniac en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Des effets préoccupants sur la santé

La mauvaise qualité de l’air impacte la santé des agriculteurs, des éleveurs, de leurs animaux et de leur voisinage. Asthme, allergies, maladies respiratoires ou cardiovasculaires, cancers : les particules sont à l’origine ou aggravent de nombreuses pathologies. Plus elles sont fines, plus elles sont nocives, car elles atteignent les alvéoles pulmonaires et pénètrent dans le sang. En Europe, les particules fines contribuent à une perte d’espérance de vie de 8 à 10 mois et sont responsables de 48 000 décès prématurés par an en France. Enfin, elles perturbent aussi l’équilibre des écosystèmes terrestres et aquatiques (ex: réduction de la photosynthèse des plantes, échanges gazeux difficiles, acidification des sols…) et contribuent au changement climatique.

Les particules, de quoi parle-t-on ?

Les particules atmosphériques (PM) sont constituées d’un mélange de polluants solides et/ou liquides, en suspension dans l’air. Les particules primaires sont directement rejetées dans l’air par les activités humaines ou naturelles (particules issues de la combustion, de l’érosion des sols…). Les particules secondaires sont issues de réactions chimiques avec des précurseurs de particules, notamment le soufre ou l’ammoniac.

Des particules identifiées selon leur taille. Elles se classent en fonction de leur diamètre. Parmi les particules dites « respirables », deux classes sont surveillées réglementairement : les PM10 (diamètre inférieur à 10µm*) et les PM2.5 (diamètre inférieur à 2,5µm). Parmi les particules nocives, le carbone suie** est un polluant de l’air émis lors de réactions de combustion. Il s’agit de particules primaires avec un diamètre compris entre 0,01 et 0,5 µm qui constituent donc une sous catégorie des PM2.5.

La pollution atmosphérique agricole. Les PM10 sont principalement émises lors du travail du sol, alors que 87% des PM2.5 et le carbone suie** sont générés par le brûlage des résidus de cultures. Quant à l’ammoniac, il se volatilise dans les bâtiments d’élevage, lors du stockage et épandage des effluents mais aussi lors des apports d’engrais azotés minéraux.

Les TSP (Total Suspended Particles) désignent l’ensemble des particules en suspension dans l’air.

*1 µm = 10−6 m **appelé aussi carbone noir ou BC (black carbon)

Comment réduire les émissions de particules ?

Valoriser les déchets verts

Le broyage, étape préalable à la valorisation, transforme les déchets verts en copeaux de tailles variables avec une réduction pouvant aller jusqu’à six fois en volume. Il offre des opportunités multiples Le paillage / mulch est un retour au sol des déchets verts sous forme de broyât qui favorise la protection du sol, les économies d’eau et réduit la levée des adventices. Le compostage : le broyât, associé ou non à d’autres matières organiques, se transforme par l’action de micro-organismes en un amendement organique. LA valorisation énergétique de la partie ligneuse des végétaux broyés (fraction grossière) est possible en approvisionnant une chaudière biomasse équipée de filtres à fumée.

Comment réduire les émissions d’ammoniac ?

Fertiliser autrement les cultures

Choisir une forme peu émissive d’azote. Eviter l’urée et préférer des produits où l’azote est organisé sous forme organique. Epandre sans vent sur sols légèrement humides, idéalement en fin de journée pour avoir des températures moins élevées. Eviter les terrains compactés et desséchés et jamais sur sol nu. Fractionner les apports selon les besoins des plantes, les localiser et surtout les enfouir.

Réduire l’impact des effluents d’élevage

Bâtiments : utiliser les techniques de lavage de l’air ou d’ajout de bactéries. Stockage : couvrir les fosses et les fumières. Epandage des effluents : privilégier l’épandage sur sol humide lors des jours sans vent, en évitant les fortes chaleurs. Enfouir ou injecter. Ceci est valable aussi pour l’épandage des digestats (fertilisants très azotés issus de la méthanisation).

AGIR DÈS AUJOURD’HUI EN RÉDUISANT LES PARTICULES ISSUES DES BRÛLAGES ET LES ÉMISSIONS AGRICOLES D’AMMONIAC, C’EST POSSIBLE !

Pour en savoir plus sur le projet Agr’Air téléchargez la plaquette du projet 

Conseiller/conseillère

  • Amélie Himpens

    Amélie HIMPENS est ingénieure agronome, diplômée de SupAgro Montpellier. Elle est reconnue pour son expertise de conduite de projets et de coordination de projet multi-partenarial sur la thématique de la transition énergétique, environnementale et climatique en agriculture en lien avec les territoires.

    Au Geres, depuis 2011, elle a pour mission principale de mettre en œuvre et de développer des projets sur les performances énergétiques et environnementales de l’agriculture, la gestion et valorisation des matières organiques résiduelles notamment à des fins énergétiques et le climat. Ainsi, elle mène des projets sur la transition énergétique, environnementale et climatique en agriculture à travers les actions de l’IRA2E ou encore le projet serre bioclimatique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la méthanisation ou d’autres projets de valorisation des matières organiques résiduelles.

    Son expertise réside aussi dans l'animation et la gestion de projet multi-partenarial en tendant le plus possible vers une posture de facilitation afin de susciter l’implication des différentes parties prenantes. Formée à l'intelligence collective et à la gouvernance partagée et ayant une appétence forte pour ces sujets, elle mène les projets en concertation avec les acteurs et la transversalité lui tient à cœur.

Partager

Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn
À LA UNE

Autres ressources

Geres

Créé en 1976, le Geres est une ONG de développement internationale qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie et lutte contre les changements climatiques et leurs impacts. En tant qu’acteurs de terrain, la transition énergétique est un levier majeur de notre action en faveur

CRIPT PACA

Représente le CRIPT à travers l’EPLEFPA Provence Ventoux. EPLEFPA (Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation professionnelle Agricole) Provence Ventoux à Carpentras Formation paysage, cheval, agroalimentaire, horticulture, agriculture, environnement. Enseignement général et technologique, formations professionnelles pour adultes, apprentissage. Exploitation de 40ha en polyculture (vigne de

Le nouveau site canari-france.fr est en ligne!

Météo-France et Solagro se sont engagés, dans le cadre d’une convention de partenariat, à développer ensemble un service climatique en ligne pour l’agriculture. Il se base sur le portail historique canari-agri.fr. L’agriculture est un secteur particulièrement sensible aux dérèglements climatiques. Il constitue à ce titre